La princesse Claire fête ses 50 ans: "À travers le défi d’aimer un homme mal-aimé, elle a découvert que l’amour s’enrichit de ses difficultés" (2024)

Rien ne pourrait la changer, bousculer son optimisme et ce style franc, humain, positif qui la caractérise. Pas même les épreuves qu’elle a endurées : les attaques contre son mari, les rumeurs conjugales, la maladie, la non-reconnaissance de son potentiel humain auprès des Belges. Désormais vice-présidente d’honneur de la Fondation Reine Paola, elle représente celle-ci sur le terrain et livre son vrai visage.

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Cinquante ans, un cap pour une femme, plus encore peut-être que pour un homme. Parce que les enfants volent de leurs propres ailes et que, subitement, la vie prend un virage qu’il n’est pas toujours simple de négocier. «Claire est une femme comme une autre, qui se remet souvent en question», nous dit l’une de ses amies. «Ce n’est pas une princesse d’apparat née pour épater la galerie. C’est d’abord une femme, une épouse, une maman. C’est pour cela qu’elle entretient une relation particulière avec les gens.» Un autre proche intervient : «Les Belges qui ne la connaissent pas s’imaginent bien entamer la discussion avec elle s’ils devaient la croiser sur le parking d’une grande surface. Car elle fait ses courses comme eux, elle pousse un caddie comme eux, elle vit comme eux. Et puis, elle a connu tellement d’épreuves qu’on se dit qu’elle est normale!»

Flash-back. Zoom arrière sur une vie entière dont chaque épisode a apporté ses enseignements. C’est dans le jardin d’hiver des serres de Laeken que Claire Louise Coombs fait sa première apparition officielle, un jeudi après-midi du mois de décembre 2002. Deux mois plus tôt, Paris Match l’avait montrée en balade bras dessus bras dessous avec le prince Laurent, chaussures de marche aux pieds. Pour la première fois, elle apparaissait dans les médias. Le titre de la une était… clair : «Laurent bientôt marié? Claire pourrait devenir sa princesse.» En ce jour de décembre, cette géomètre-expert de 28 ans porte un tailleur-pantalon marron et, malgré le stress que peut provoquer une présentation officielle, garde le sourire. Un détail? Pas vraiment. Ce jour-là, elle a droit pour son jour de congé professionnel à une conférence de presse improvisée. Rien que ça! Rencontrer des beaux-parents est sûrement plus facile à gérer. Là, les journalistes et photographes se bousculent pour la voir. Qui est cette jeune femme qui va devenir bientôt princesse? Quels sont les détails de sa rencontre avec le fils cadet du roi Albert II? On veut tout savoir. On veut déjà écrire son histoire, alors que le communiqué annonçant ses fiançailles n’a que quelques heures. C’est que la machine s’emballe vite quand le couple royal partage une bonne nouvelle. Claire affronte les regards, répond aux questions de manière décontractée. Elle assure, comme on dit. Et surtout, elle révèle déjà ce qu’elle est et restera : une femme forte et adepte de la discrétion.

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Car oui, elle avoue avoir un peu tiqué quand sa photo a commencé à paraître dans les journaux quelques semaines auparavant, alors que la rumeur d’une nouvelle alliance courait depuis des mois. À ses côtés, le prince Laurent sourit. Il a l’habitude des gens curieux. Pas elle. Mais ça viendra. En attendant, il faut jouer le jeu, donner des détails intimes à la presse qui aimerait pouvoir compléter ce tableau brossé à la va-vite. On apprend en direct qu’elle apprécie la sensibilité et la générosité de son futur mari. Lui la décrit comme juste, honnête et spontanée. Sur le premier échange de regards, on découvre qu’il a eu lieu lors d’un dîner chez des amis communs en l’an 2000. La suite, c’est le prince Laurent qui la raconte le mieux. «Je suis ensuite allé faire la vaisselle. Et là, c’est dans la cuisine que nous avons discuté. Nous nous sommes ensuite séparés et il a fallu attendre deux mois avant de se revoir. Ça n’a pas été un coup de foudre. Il a fallu du temps avant que tout se mette en place.» Au père Gilbert, son ami et confident, il dira : «J’ai rencontré une nouvelle femme. Cette fois-ci, c’est la bonne!» La cérémonie sera célébrée quatre mois plus tard, le 12 avril 2003, en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule.

Claire est princesse de Belgique. Un titre qui peut faire encore rêver, même s’il n’y a plus de carrosses et que l’heureux élu est souvent décrit comme «l’enfant terrible» de la famille. «Au XXIe siècle», explique un historien de la famille royale, «on adapte ses contes d’enfance préférés à la réalité du terrain. Et pour Claire, cela se fait sans fournir d’effort particulier. La simplicité et l’humilité sont ses valeurs premières. Alors, la lumière, elle la veut bien si elle peut en faire profiter les autres. C’est cela, la différence avec elle. Pas de chichis, jamais. Et c’est peut-être aussi pour cette qualité que la reine Paola l’apprécie.»

Ça et le fait qu’elle soit un soutien inconditionnel pour Laurent, pas toujours facile à vivre. Elle est protectrice, aimante, prête à fonder un foyer, ce qu’il n’a jamais connu, lui l’enfant rendu solitaire par des parents souvent absents, lui l’ado volontairement mis sur le côté, lui le jeune prince dont on ne voulait pas en haut lieu, lui le rebelle qui a finalement compris que sa destinée était vouée aux complications, comme l’a montré le document «Un prince à l’écart» de la VRT. Lui qui a commis tous les excès, toutes les folies, tout ce qu’on ne peut pas faire quand on est prince. «Elle a épousé un bâton de dynamite mais a su en retirer la mèche», explique joliment une autre amie. «À travers le défi d’aimer un homme mal-aimé et qui ne s’aimait pas, elle a découvert que l’amour s’enrichit de ses difficultés.»

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Un an après avoir dit oui, elle donne la vie à une petite fille, Louise. Joli cadeau pour célébrer sa trentaine qui vient de sonner. Désormais, à la villa Clémentine à Tervuren, ça pouponne, ça gazouille. Et beaucoup, puisqu’en 2005, les jumeaux Nicolas et Aymeric font leur arrivée. Trois enfants en moins de deux ans… Sûr que ça occupe les nuits comme les journées! Ça prend du temps, mais Claire y trouve de quoi le rendre intéressant. Elle profite de chaque moment, consciente que ce quotidien de maman est aussi un défi personnel. Les possibilités de travailler sont difficiles compte tenu de son métier et de son statut: en tant que géomètre de formation, elle pourrait être accusée de concurrence déloyale si elle exerçait. Alors elle s’abstient et ne laisse filtrer aucun commentaire quant à des regrets éventuels. La princesse ne s’épanche pas. Elle tient. Il ne fait jamais bon de se lamenter quand on évolue dans un univers privilégié. C’est souvent mal compris, pas accepté. Et ça, elle l’a tout de suite intégré. Elle n’a pas eu besoin d’attendre le sort réservé à Harry et Meghan pour s’en rendre compte. Elle sait qu’elle n’a pas le droit de se plaindre. Pourtant, elle le pourrait. Avec son époux, par exemple, elle ne peut bénéficier de la sécurité sociale. Que se passerait-il si elle se retrouvait seule?

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Pendant des années, une autre question lui est revenue en boucle : comment justifier son rôle de princesse? Claire vient de la société civile, elle n’est pas née avec une cuillère en argent dans la bouche. Elle avait envie d’utiliser son statut pour tendre la main, aider des citoyens. Et on ne lui a rien donné. Pas une mission. Pas une direction. Pendant des années, rien n’est arrivé. Paris Match a plusieurs fois dénoncé cette ineptie. Ici aussi, l’épreuve a montré qu’elle peut laisser des traces positives. Le salut est venu d’une femme qui a appris à l’aimer. «Paola», explique un proche de la famille royale, «a compris que Claire avait remis son fils sur le droit chemin, que cette femme avait comblé les vides qu’elle avait elle-même créés à une époque où l’on ne voyait pas le rôle de maman de la même façon, l’époque où son mal-être d’Italienne solaire venu dans un pays pluvieux l’a aveuglée, l’époque où elle a bien failli divorcer.» En réalité, explique un psy, «Claire a permis à Paola de dire “je t’aime” à son fils.»

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Aujourd’hui, grâce à l’ex-souveraine, Claire occupe une place de plus en plus importante dans la médiatisation de la Fondation Reine Paola. Elle est, sur le terrain, la représentante de celle-ci. Une cause éminemment utile puisque cette organisation soutient financièrement des projets visant la formation et l’intégration de jeunes socialement vulnérables. L’occasion toute trouvée de montrer ce que la Princesse est dans l’ombre : humaine et empathique. Des atouts qui lui permettent d’avoir de vrais rapports avec les personnes qu’elle rencontre. «Ce n’est pas donné à tout le monde», renchérit un observateur. «Avec Claire, les mots sonnent juste. Pas de ton emprunté. Elle a l’esprit aiguisé, un sens du devoir et une répartie telle qu’il est impossible de la mettre dans la case “potiche”.» Pour s’en rendre compte, il suffit de retourner dans les archives. Lors des élections régionales et européennes de 2004, Claire est tirée au sort pour être assesseure dans son bureau de vote à Tervuren. Du jamais vu qui provoque quelques réticences au Palais. Mais Claire veut remplir son devoir de citoyenne. Alors, elle accepte et, par ce geste, montre que la monarchie se modernise.

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Un exemple isolé? C’est mal la connaître. À plusieurs reprises, la Princesse montre qu’elle a du tempérament. En juillet 2008, elle porte une veste inspirée d’un célèbre tableau de Mondrian pour la fête nationale. Résultat : on ne voit qu’elle. En octobre 2013, elle parodie les journalistes dans une vidéo tournée pour les 50 ans de son époux : «Est-ce que tu peux t’imaginer une seconde la richesse intellectuelle de pouvoir parler avec un poulpe, et d’avoir son expérience, de pouvoir converser avec une mouche, avec un oiseau ou avec une baleine?» En juillet 2022, elle rappelle son mari à l’ordre quand il fait mine de vouloir s’asseoir pendant le défilé militaire de la Fête nationale. Elle n’accepte pas son attitude un brin fatiguée. Les caméras captent son irritation du moment, qui sera de courte durée mais restera dans les mémoires.

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Claire a appris à relativiser. Avec Laurent, les bonheurs ont été bousculés par les épreuves : l’hospitalisation pour dépression, les rumeurs d’infidélité, de séparation, sans compter la bataille judiciaire actuelle dans l’affaire des fonds libyens. Elle a tout lu, tout entendu. Tout enduré, tout accepté. Il lui est arrivé de craquer et de sortir de sa réserve pour défendre l’homme qu’elle aime, mais aussi pour protéger ses enfants. Sa santé en a pris un coup. En 2020, en pleine pandémie, on apprend qu’elle a eu un cancer. Elle a souffert en silence, entourée des siens. Cocon parfait pour se refaire et aller de l’avant. Sauf que cette fois, les rôles se sont inversés. C’est Laurent qui a veillé. Et cette expérience lui a donné matière à réflexion. Quelques mois plus tard, au cours d’un colloque #NeverAlone, il partage les mots suivants : «Pendant cette période, j’ai lu sur les mystiques. Ils ont dû surmonter des chocs pires que cette pandémie, parce qu’ils étaient seuls. Ces mystiques sont des gens magnifiques et d’une grande simplicité. Ils s’inspiraient d’une conscience qu’ils avaient en eux-mêmes.» Claire écoute, touchée par les témoignages. Elle sait qu’elle n’est pas la seule à avoir traversé l’enfer. Elle sait aussi qu’après la pluie vient le soleil, toujours. C’est un peu son histoire. «Femme qui sauve, femme qui se sauve», explique le psy.

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